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L’histoire des Les Sept Paroles du Christ sur la Croix (Gounod)

Qui n’a jamais entendu parler du célèbre Ave Maria (1859) de Gounod (1818-1893) issu de la très populaire Méditation sur le premier Prélude de J.S.Bach (1852) ?

Peut-on oublier l’illustre air dit des bijoux, air de Marguerite extrait du Faust (1859) de ce même Gounod, immortalisé par la Castafiore d’Hergé ?

Cette célébrité restreinte est loin cependant de rendre justice à l’ensemble de son œuvre immense qui rassemble tous les genres.

Les compositions de musique d’église constituent la majeure partie de l’œuvre de celui qui porta la soutane et signa « Abbé Gounod ».

Cet homme, d’apparence fort simple, d’un premier abord facile, doué d’un esprit rapide, plus enclin à l’admiration qu’à la raillerie, vit, en réalité, une existence bien mouvementée.

D’octobre 1847 à février 1848, Gounod entre au Carmel, porte l’habit ecclésiastique et se livre à des travaux de réflexion notamment sur l’Histoire comparée des religions. Néanmoins, il écrit dans ses mémoires :

« Je sentis au bout de quelques temps qu’il me serait impossible de vivre sans mon art et, quittant l’habit pour lequel je n’étais pas fait, je rentrai dans le monde. »

Il se marie quatre ans plus tard avec Anna Zimmerman, fille d’un de ses professeurs.

Directeur de l’Orphéon de Paris, directeur de l’enseignement du chant dans les écoles communales de Paris, officier de la légion d’honneur, membre de l’Académie des Beaux-Arts, il est interné en 1858, sujet à des crises de folie.

Ses compositions musicales témoignent à la fois d’un renouveau de l’art lyrique français (Le médecin malgré lui (1858), Faust (1859), Philémon et Baucis (1860), La Reine de Sabba (1862), Mireille (1864), Romeo et Juliette (1867)…) et du renouveau de la musique d’église française (Te Deum (1841), Messe solennelle en l’honneur de Sainte Cécile (1855), messes brèves, Hymne, Polyeucte (1878), Requiem (1893)). Il fait preuve à la fois dans son œuvre d’une grande sensualité et d’un grand mysticisme.

C’est dans les années 1840-1842, que Charles Gounod, Premier Prix de Rome, séjourne à la Villa Médicis. Au cours de cette époque d’intense maturation, il lit beaucoup (Goethe, Lamartine), fréquente l’Opéra (Donizetti, Bellini) ainsi que la Chapelle Sixtine où il découvre l’art de Palestrina et des maîtres anciens. Véritable révélation, le contact avec cette musique l’impressionne profondément et va influencer durablement nombre de ses compositions pour l’église, comme en témoigne, en 1855, Les 7 paroles du Christ sur la croix.

Cette œuvre a capella, composée pour l’office du vendredi saint, dans le style de Palestrina pour soli, chœur mixte à 4 voix est dédiée : « A sa Grandeur Monseigneur M.D.A.Sibour, Archevêque de Paris. » Elle a pour vocation principale de mettre au premier plan le message de la foi, d’où une écriture simple, très souvent homorythmique, aux couleurs harmoniques expressives.

La septième et dernière Parole du Christ en croix laisse la place au silence. Silence qui précède, dans la religion catholique, la résurrection du matin de Pâques.

C’est la seule parole de l’œuvre que Gounod choisit d’écrire en double chœur, à 8 voix.

 « Pater, in manus tuas commendo spiritum meum. »

« Père, je remets mon Esprit entre tes mains » (Lc 23,46)

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